lundi 8 novembre 2010

London Calling ou: "il y en a un peu plus je vous le mets ?"

Depuis 1979, date de la sortie de London Calling, les critiques, les amateurs et autres exégètes du rock ne se trompent-ils pas sur la nature même de ce formidable album, car sous ses airs révolutiono-punk ne se cache-t-il pas un album dans la pure tradition du rock progressif. Pour cela il est intéressent de dresser un parallèle avec Emerson  Lake & Palmer (ELP), groupe phare du rock progressif le plus pompeux et excessif, le plus horriblement prétentieux et kitsch!

Cette pompe et cette prétention honnie par le punk des premiers instants fait son grand retour grâce aux Clash. Car du too-much il y en a ici, à commencer par l'abondance de morceaux pas toujours très heureux: "il y en a un peu plus je vous le mets" c'est ce qu'a dit Joe Strummer (guitariste et leader) au parton de sa maison de disques, il y en aura assez pour un double album, et même pour le suivant qui sera triple! Diantre quel audace un double puis un triple album studio! Même Yes et Emerson Lake and Palmer n'ont pas osé (alors qu'ils ont été élus deux des groupes les plus prétentieux par je ne sais quel magazine  sommité auto proclamée du rock). Il est évidement certain que Strummer et ses acolytes cherchaient avant tout à concurrencer leurs homologues du rock progressif, "certes on n'a pas de technique, mais qu'est ce qu'on a comme fonds de tiroirs!" se sont ils dit après avoir écouté le triple live d'ELP. Car les Clash ont tout pris, ils ont fait une razzia complète, ils sont allés chercher le moindre morceau de parole, la moindre bande qui traînait dans le studio (dans lequel un groupe de reggae avait enregistré son album auparavant, ce qui explique le "Revolution Rock"). Mais sérieusement, était-il vraiment nécessaire d'inclure "Lost in the Supermarket", "The Card Cheat", ou encore "Lover's Rock". Ils ont quand même réussi à grouper l'inessentiel en face n°3 sur le vinyle, ce qui est d'autant plus pratique, car il n'y a juste pas besoin de la mettre sur sa platine, de ce fait elle est moins abimée, vous vous en rendrez compte si vous achetez le vinyle d'occasion .

Mais ce "il y en a un peu plus je vous le mets" ne se trouve pas seulement dans la quantité, il se retrouve aussi dans les arrangements, voulant être enfin pris au sérieux par leurs camarades du rock progressif , Joe Strummer et les Clash n'hésitent pas à rajouter de la trompette, à surenchérir du piano, à surcharger du synthé comme sur le magnifique "The Card Cheat". Pour finir ils ont eux aussi essayé de mélanger les genres à leurs sauce, d'élever le rock de le faire progresser à leur manière. Mais ne t'inquiète pas Joe, la consécration a fini par arriver, Keith Emerson (le E de ELP) a un jour déclaré, "'J'aime bien les Sex Pistols, je suis d'ailleurs voisin avec Johnny Rotten", mais je suis persuadé Joe, qu'il voulait parler des Clash!

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